Chirurgie

Augmentation mammaire par prothèse

  • hospitalisation de jour

  • générale

  • 4-8j

  • repris dans la limite des douleurs

Le principe

Poser un implant derrière votre glande par une incision autour ou dans votre aréole.

Modalités

  • Anesthésie générale
  • Hospitalisation de jour
  • Intervention non prise en charge par l’assurance maladie sauf en cas de malformation du sein
  • Indisponibilité 8 j

Avantages

  • Intervention simple permettant de gagner rapidement plusieurs bonnets de soutien gorge
  • Retour rapide à une vie normale

Inconvénients

  • Présence d’un corps étranger
  • Obligation de surveillance tout au long de la vie des implants à raison d'un contrôle tous les deux ans pendant 10 ans puis une fois par an passé ce délai

Points divers

  • Les implants n'empêchent pas les mammographies
  • Ils n'ont aucune incidence sur les risques de cancer du sein au contraire puisque de nombreuses études montrent l'inverse même si aucune explication peut être donnée à ce jour.
  • Il n'y a aucune raison de changer les implants régulièrement s'ils ne posent pas de problème.

Critères d'implantation

La prothèse : forme, texture, contenant, voie d’abord, positionnement, volume

La forme

Il existe globalement 2 formes de prothèses rondes et anatomiques.

Les anatomiques ont une forme «  en goutte « avec un pôle inférieur plus ou moins rempli ». Si elles paraissent  plus physiologiques, le risque de rotation de la prothèse avec comme corollaire un aspect anormal du sein est évalué à 10% dans mon expérience ce qui impose une réintervention avec un changement de prothèse et l’utilisation de prothèses rondes.

Les prothèses rondes tournent aussi mais comme la forme est symétrique il n’y a aucune traduction morphologique.

J'utilise exclusivement les prothèses rondes parce que les prothèse anatomiques n'ont pas apportée les avantages qui justifient le risque de rotation.

La texture : lisse ou texturée

A priori les prothèses lisses sont  posées en rétromusculaire car moins « abrasées » par les mouvements du muscle, sinon cette texture est fonction des habitudes de chacun.

Le contenant

  • Le sérum physiologique.

Longtemps utilisées en France parce que les prothèses en gel de silicone avaient été interdites (de 1995 à 2001) il en existe de 2 types préremplies ou à remplir pendant l’intervention. Avantages : en cas de prothèses gonflables la pose est plus facile, en cas de rupture le produit qui s’écoule est du sérum physiologique résorbé sans trace par l’organisme

Inconvénients : les ruptures sont plus fréquentes, la palpation est moins naturelle et surtout ces prothèses entraînent plus de vagues.

  • Le gel de silicone :

Utilisé quasi exclusivement pendant de nombreuses années, ce gel d’abord liquide a progressivement été remplacé par du gel cohésif  afin d’éviter le suintement du gel à travers la prothèse supposé à  l’origine de coques périprothétiques.

Avantages : donne un résultat plus naturel à la vue et à la palpation, avec un risque de vagues très faible, indéniablement les résultats sont meilleurs.

Inconvénients :en cas de rupture, le diagnostic est plus difficile car il n’existe aucune modification locale perceptible par la patiente, le gel n’est que peu résorbé par l’organisme mais peut pour être stocké dans les ganglions lymphatiques axillaires mais aussi intra thoraciques.

Il n’a été décrit à ce jour aucune pathologie liée à ce stockage de gel dans les ganglions malgré de nombreuses ruptures depuis 1963. Mais si cette éventualité vous angoisse n’hésitez pas à demander des prothèses en sérum.

La voie d’abord

Les voies aréolaires (la tache brune autour du mamelon):

  • péri aréolaire, à la jonction entre l'aréole et la peau blanche du sein
  • trans aréolaire et péri mamelonnaire

La voie axillaire est utilisée pour mettre les prothèses derrière le muscle.

Elle a été utilisé pour éviter de laisser une cicatrice dans l'aire mammaire mais si cette cicatrice est de mauvaise qualité, elle sera visible lorsque vous levez les bras et être gênante pour le port du maillot de bain et d'un débardeur.

Par ailleurs elle ne permet pas de contrôler toute la loge d'implantation en particulier la zone située sous et en dedans du mamelon et impose la pose de drains.

C'est par cette voie que l'on a le plus de malposition.

La voie sous-mammaire, très à la "mode" en ce moment, permet en théorie d'être cachée par le sein qui retombe, mais elle n'apporte pas de "plus" qui justifie une cicatrice sur le sein.

J'ai utilisée tous les types de voies d'abord pour finalement retenir quasi exclusivement les voie aréolaires:

  • elles permettent un contrôle précis dit "chirurgical" de la loge d'implantation et évite le drainage, sauf cas particulier
  • elles permettent une implantation pré ou rétro musculaire
  • elles sont très discrètes voire invisibles et cachées par le soutient gorge

La position de la prothèse

Rétro pectorale : la prothèse est implantée derrière le muscle qui ne recouvre en fait que la partie supérieure de la prothèse

Avantages :

le risque de vagues est diminué par l’épaisseur du muscle mais aussi par la mise en compression de la prothèse ce qui donnerait aussi moins de coque

Inconvénients :

  • les douleurs post opératoires immédiates
  • la mobilité des seins lors de la contraction du muscle
  • des seins « plus vers le dehors » avec souvent un décolleté moins bien dessiné

Pré pectorale : la prothèse est implantée sous la glande et devant le muscle

Avantages :

  • moins de douleurs post opératoires
  • aspect plus naturel
  • position plus physiologique

Inconvénients :

  • risque de vagues plus important

J’utilise quasi exclusivement la position pré pectorale depuis plus de 20 ans parce que le risque de vagues et de coque est extrêmement faible avec les prothèses en gel cohésif d’autant que ces risques existent également derrière le muscle.  Par contre en pré pectoral la mobilité des seins n’existe pas et les malpositions exceptionnelles.

Par ailleurs les vagues sont aujourd'hui facilement corrigées par un lipomodelage (même si vous êtes maigre) réalisé sous anesthésie locale.

Dans mes statistiques les prothèses pré pectorales donnent des résultats plus reproductibles.

Le volume de la prothèse

Le volume de la prothèse dépend de vos desiderata mais aussi des possibilités locales. Ce volume est toujours difficile à appréhender lors de la consultation mais globalement pour un résultat harmonieux il faut que le diamètre de la prothèse soit adapté au diamètre de votre thorax.

Je dispose à ce jour d'un appareil photo 3D qui permet une excellente simulation de votre nouvelle poitrine et je vous ferai des simulations en quelques clics de souris .

Aucune technique ne peut garantir un résultat parfait aussi ai-je choisi celle qui dans mon expérience donne le moins de soucis.

Si votre dernière mammographie date de plus de deux ans, cet examen doit être réalisé avant l’intervention.

Déroulement de l'opération

L’hospitalisation

  • Est en principe de jour, l’admission se fera le matin et le service vous préviendra téléphoniquement la veille de l’intervention.
  • Soyez à jeun depuis minuit (ni aliment, ni boisson, ni tabac).
  • Evitez le maquillage, le vernis à ongle, la french manucure, le port de bijoux et peercing.
  • Pour faciliter les pansements ultérieurs, un rasage ou une épilation des aisselles est indispensable.

Le jour opératoire

  • En dehors du calmant qui vous sera remis, veuillez rester à jeun et sans fumer.
  • Une équipe de brancardier vous acheminera au bloc opératoire où vous serez accueillie par l’infirmière anesthésiste.
  • Une perfusion sera placée sur votre avant-bras, dans un local situé juste devant la salle opératoire. En général, une petite attente sera nécessaire jusqu'à l’entrée en salle.
  • Je viendrai vous voir juste avant l’endormissement pour prendre les repères opératoires matérialisés par de "magnifiques" dessins au feutre violet.
  • Votre médecin anesthésiste vous accompagnera jusqu'à l’endormissement.
  • Le réveil se fait en salle d’opération. Vous n’en aurez qu’un très vague souvenir, comme des heures qui vont suivre. Vous serez surveillée quelques heures en salle de réveil, jusqu'à ce que le médecin anesthésiste juge que votre état de conscience permet un retour au service d’hospitalisation.
  • Prévenez votre famille qu’il n’est pas utile de téléphoner ou de venir avant 16h00.
  • Des nausées sont possibles les premières heures et des anti-nauséeux vous seront administrés.
  • Un pansement moulant et compressif cachera votre poitrine.
  • Le lever est autorisé mais faites appel à une infirmière les premières fois.
  • Votre chirurgien viendra vous voir dans la soirée pour vous libérer, si la sortie n’est pas possible une prolongation du séjour sera toujours possible.

Le traitement médical

  • N’oubliez pas d’acheter vos médicaments avant l’intervention (une ordonnance vous a été remise lors de la dernière consultation). Cette précaution vous évitera de chercher une pharmacie le jour de votre sortie. Le traitement est à commencer le lendemain de l’intervention en ce qui concerne l’anti-inflammatoire. L’anti douleur peu être pris avant le coucher pour faciliter l’endormissement.

La sortie et les jours suivants

  • Les douleurs sont peu importantes, des antalgiques et des anti-inflammatoires sont à votre disposition. Elles sont plus conséquentes lorsque les prothèses sont placées derrière le muscle.
  • Prévoyez des habits amples, évitez tee-shirt et pull.
  • Faites vous chercher par un proche ou rentrez en taxi.
  • Vous serez fatiguée pendant quelques jours, aussi n’abusez pas des travaux ménagers ou autres.
  • Votre toilette personnelle nécessitera quelques adaptations en raison du pansement.
  • Si quelque chose vous inquiète (température, écoulement par le pansement, etc.) prenez contact avec le secrétariat (03.89.31.72.31) aux heures ouvrables et avec la clinique (0825.12.75.75 ou depuis l’étranger : 00.33.825.12.75.75.) en-dehors de ces heures.

La suite

  • Le premier pansement aura lieu entre le 4ème et le 6ème jour. Prenez contact avec le secrétariat pour fixer le jour et l’heure. Il n’y a en principe pas de fil à enlever. Il sera remplacé par un soutien-gorge de type sport qui vous sera fourni.
  • La cicatrisation complète est obtenue en 2 semaines, mais dès que vous serez libérée des pansements, les douches seront autorisées.
  • La pratique du sport ou de toute autre activité n’est limitée que par la douleur engendrée.
  • De petits écoulements peuvent survenir même après cicatrisation, ils sont en relation avec la résorption des fils profonds, ceci est sans  incidence sur le résultat final.
  • Dès la cicatrisation obtenue, des massages-pétrissages de l’ensemble des cicatrices vont accélérer leur évolution. Des massages et mobilisations des prothèses doivent être débutés le plutôt possible, votre chirurgien vous expliquera les manœuvres.

Le résultat final

  • Il ne pourra être jugé qu’après le sixième mois et les cicatrices mettent environ un an à terminer leur maturation. Elles sont en général invisibles.
  • La sensibilité du mamelon met aussi plusieurs mois à se normaliser sans qu’une sensibilité parfaite puisse être garantie.
  • Les mammographies sont possibles mais il convient de signaler au radiologue que vous portez des prothèses.
  • Les grossesses ultérieures sont bien sûr possibles, mais l’allaitement est déconseillé, par contre elles peuvent entraîner un relâchement tissulaire avec un risque de ptose.

Les complications

Certaines ne sont pas spécifiques de cette chirurgie :

  • l’hématome qui demandera le plus souvent une évacuation,
  • l’infection, très rare,
  • la phlébite post opératoire (douleurs d’un mollet, sensation de mal être, accélération du pouls) avec son risque d’embolie pulmonaire, elle doit faire l’objet d’un diagnostic par un examen phlébologique (écho doppler) et d’un traitement anticoagulant, il est donc impératif que vous consultiez au plus vite votre chirurgien ou à défaut votre angiologue ou votre médecin traitant, sinon présentez vous aux urgences de la clinique. Par ailleurs, signalez tout antécédent de ce type, des mesures préventives pourront être mises en place.

D’autres sont spécifiques :

  • la rupture de la prothèse est inéluctable dans le temps sans que l’on puisse la prévoir sauf à la remplacer à titre systématique au bout d’un délai qui ne pourra être fixé qu’arbitrairement, il existe des ruptures précoces  (choc, défaut de fabrication) pour lesquelles le laboratoire NAGOR avec lequel je travaille offre une garantie de 10 ans (remplacement des prothèses). Le gel est peu résorbé par l’organisme à l’inverse du sérum physiologique dont la résorption va entraîner rapidement un dégonflage de prothèse ; pour une prothèse en gel les signes de rupture sont rarement évident (augmentation du volume du sein par l’œdème, plus souvent il s’agit d’un diagnostic échographique ou plus souvent encore par l’apparition de ganglions dans l’aisselle qui doivent impérativement faire consulter le chirurgien plasticien pour éviter des errements diagnostics et des interventions inutiles. Le changement de prothèse s’impose sans urgence et habituellement la prothèse non rompue est également changée.
  • la coque péri-prothétique est un phénomène imprévisible pouvant survenir sur un ou les deux seins. La coque n’est pas forcément un synonyme de mauvais résultat, mais elle peut entraîner un durcissement du sein avec un risque de ballonisation et de déplacement de la prothèse. Au début, le chirurgien peut essayer de casser la coque par manœuvres externes (squeezing) mais quand la coque est trop dure et l’aspect esthétique médiocre, une ré-intervention sera nécessaire. Le risque de survenue de la coque est maximal les premiers mois, raison pour laquelle les massages sont indispensables, au moins pendant 6 mois. Ce risque de coque diminue avec le temps mais n’est jamais nul. En général, l’apparition d’une coque tardive est signe d’une rupture de la prothèse et doit vous inciter à venir en consultation.
  • des vagues lorsque le panicule adipeux est de faible épaisseur. Des prothèses en gel de silicone limitent beaucoup cet avatar et actuellement un lipomodelage permettra de les masquer.
  • des malpositions dues à la mobilisation de la prothèse en postopératoire (à signaler que ce risque est quasi spécifique des prothèses rétro-pectorales). Elles sont rares et imposent souvent une ré-intervention,
  • un affaissement des seins (ptose) lié à une inadaptation entre le capital cutané et le volume des prothèses, ce risque est aussi fonction des grossesses, des variations de poids et de la diminution de l’élasticité cutanée avec l’âge, le seul moyen d’y remédier lorsqu’il arrive est de remonter les seins avec sa rançon cicatricielle, ce risque est souvent difficile évaluer en préopératoire.
  • une asymétrie qui en fait, existait souvent avant l’intervention
  • Le lymphome non hodgkinien du sein
    • Le LNH est une maladie rare du sein qui touche 3 femmes sur 100 millions par an.
    • Il semblerait (mais les statistiques sont difficiles à faire compte tenu du faible nombre de cas, que les femmes porteuses de prothèses voient la fréquence du LNH multiplié par 20 soit 60 cas sur 100 millions par an. Pour mettre ce taux en perspective il faut se rappeler qu’en France le risque de décès chez la femme par accidents de voiture est de 6000 sur 100 millions par an, sans compter que le LNH n’est pas mortel dans tout les cas et loin s’en faut. Ainsi sur les cas décrits monde 5 décès ont été répértoriés, dans les autres cas la maladie a régressé à l’ablation des prothèses, certains chirurgiens ont même reposé des prothèses sans réapparition de la maladie (ces données sont à prendre avec beaucoup de précautions car la série n'est pas homogène mais représente une collection de tous les cas de lymphome décrit au monde chez des patientes ayant des prothèses avec un recueil de données inégal en fonction des publications).
    • En fait toujours sur la base des cas décrits il semblerait que ces LNH soient indépendants de la marque et du contenant (gel de silicone et sérum physiologique) et en tout état de cause le fabricant PIP n’est pas concerné dans les cas colligés aux USA puisque ses prothèses n’y était pas commercialisées.
  • Une décoloration de la cicatrice qui peut faire l’objet d’un tatouage.
  • Un défaut de volume (en trop ou pas assez), dans mon expérience ce risque est extrêmement faible. Il faut dans un premier temps attendre que les prothèses se mettent en place et que vous habituiez à votre nouvelle silhouette ; votre chirurgien ne peut pas vous garantir une taille de soutien gorge mais aura choisi la prothèse la plus adaptée à votre silhouette, enfin sachez que le chirurgien est limitée par la qualité des tissus, ainsi la mise en place d’une prothèse trop volumineuse par rapport à l’élasticité de votre peau risque de provoquer des vergetures ou encore une ptose, à l’inverse des prothèses trop petites par rapport à votre thorax vont donner des seins trop écartés et « faux », sachez qu’il sera toujours possible d’y remédier si vous ne vous acceptez pas.

Cette fiche explicative n’a pas pour but de vous effrayer mais plutôt de vous interpeller et de vous rappeler que tout acte de la vie comporte des risques dont il faut tenir compte dans votre choix.

Votre chirurgien ne peut pas vous garantir le résultat que vous avez dans votre imagination et encore moins celui d’un mannequin dont vous auriez découpé la photo dans une revue. Aussi, n’hésitez pas à poser les questions et à exprimer vos demandes et inquiétudes. Le meilleur résultat est obtenu quand le chirurgien et le patient parlent de la même chose.

Aucun chirurgien ne pourra vous garantir une intervention sans complication, tout acte de la vie comporte des avatars. Vous diminuez néanmoins ces risques en faisant appel à un Chirurgien Plasticien
Pour plus de renseignement il vous est toujours possible de me revoir