Chirurgie

Les cicatrices

Vous allez bénéficier d’un geste de chirurgie plastique esthétique et reconstructrice. Ce geste, quel qu’il soit, comporte quelques inconvénients que partagent d’ailleurs tous types de chirurgie, plastique ou non.

C’est dans ce cadre que j’aborderai :

LES CICATRICES

LES OEDEMES

L’EVOLUTION DU RESULTAT DANS LE TEMPS

LES CONSEILS PRATIQUES

La gestion des cicatrices

Dans un premier temps :

 

L’ablation des fils ou des agrafes (s’ils existent), se fera entre le 5ème et le 10ème jour selon la zone opérée.

Dans les autres cas, les fils se résorberont tout seul. C’est ainsi que le bout du fil à chaque extrémité de la cicatrice, tombera autour du 10ème / 15ème jour, éventuellement aidé d’une légère traction manuelle.

A ce stade de début, la cicatrice est toujours fine, légèrement rouge. Sa palpation est désagréable et laisse sentir une induration normale due à la résorption des fils profonds.

Parfois une induration plus profonde se manifeste à certains endroits de cette cicatrice avec des sensations douloureuses et chaudes : elles correspondent à un granulome sur fil (abcès sur fil). Ceci n’est pas une infection, mais la manifestation des difficultés qu’a votre organisme, à digérer le fil.

En général, ces manifestations évoluent vers l’ouverture à la peau avec un rejet du fil, mais n’auront pas d’incidence particulière sur la qualité de la cicatrice.

 

L’évolution :

 

Une cicatrice évolue sur 6 à 24 mois, selon le potentiel de cicatrisation du patient, la zone opérée et bien sûr, le type d’intervention réalisé.

Le potentiel de cicatrisation du patient est difficile à évaluer en préopératoire, mais on sait que :

Les peaux jeunes et toniques sont susceptibles de faire trop de cicatrices, c’est-à-dire des cicatrices hypertrophiques, risque encore augmenté chez les patients à peau mate ou au contraire chez les sujets roux,

La tension sur la cicatrice a tendance à l’élargir,

Certaines zones sont plus convoyeuses de cicatrices hypertrophiques : cou, épaules, décolleté,

Le soleil et les rétinoïdes stimulent la cicatrisation et peuvent donc entraîner une cicatrice hypertrophique.

L’évolution standard d’une cicatrice est relativement commune :

Fine au début, elle se transforme en petit bourrelet rouge du premier au sixième mois, bourrelet qui disparaît et qui blanchit.

Il arrive que la cicatrice évolue sur le mode hypertrophique : gros bourrelet rouge, prurigineux persistant après le sixième mois.

Sans traitement, ce bourrelet évolue le plus souvent en quelques mois vers l’affaissement, le blanchiment et l’indolence avec en général une cicatrice légèrement élargie.

Il arrive que ce bourrelet persiste, sans raison apparente, et peut même évoluer vers une cicatrice chéloïde, véritable processus tumoral cicatriciel. C’est comme si l’organisme produisait de la cicatrice pour de la cicatrice, sans stimulus particulier.

Ce processus est extrêmement rare, notamment sur les peaux blanches et représente moins d’un cas sur mille.

 

Les moyens de traitement de cette cicatrice hypertrophique sont :

 

Préventifs :

 

Pas d’exposition solaire,

Pas de traitement rétinoïde,

Massage/pétrissage prolongé (6 mois de la cicatrice).

 

Curatifs :

 

Compression par bande de silicone au moindre doute,

Injection de corticoïde dans la cicatrice, notamment si elle est prurigène,

Excision intra cicatricielle, avec mise en route post-opératoire immédiate des moyens préventifs, voire d’une radiothérapie externe (curiethérapie) pour les évolutions chéloïdiennes,

Séances de laser.

La cicatrice ainsi que toute la zone cutanée autour, sont insensibles ou présentent une sensibilité désagréable, (raison pour laquelle beaucoup de patients ne massent pas leur cicatrice, à tort, comme nous l’avons vu).

La sensibilité revient progressivement avec parfois des sensations désagréables de brûlures, picotements et tiraillements, témoins de la régénération nerveuse.

La durée de ces manifestations est variable et peut s’étendre sur plus d’un an, sans qu’une sensibilité normale puisse être garantie au décours.

La cicatrice est parfois le siège d’un accolement au plan profond entraînant un creux localisé qui peut être levé par des massages ou alors par une ré intervention, une fois le processus cicatriciel complètement terminé.

Ces interventions sont en général réalisées sous anesthésie locale et n’entraînent que peu de désagréments.

Quoi qu’il en soit, sachez que votre chirurgien plasticien apporte le plus grand soin à la cicatrice, dont la qualité dépend plus de votre potentiel de cicatrisation. De toute façon, quoi qu’il arrive, une reprise chirurgicale de cette cicatrice est toujours possible.

La gestion des ecchymoses et des oedemes

Les ecchymoses ou bleus.

 

Ils sont normaux et vont évoluer en 1 à 3 semaines, selon le phototype cutané (plus visibles sur une peau fine et blanche que sur une peau épaisse et mate).

Un traitement pré et postopératoire à base homéopathique est susceptible d’en diminuer l’importance. Aussi demandez conseil à votre homéopathe, de même, l’intervention sous anesthésie locale ou locorégionale lorsqu’elle est possible, diminue le nombre et l’importance des hématomes.

Un maquillage peut avantageusement diminuer la visibilité et peut (en utilisant des produits spécifiques sans allergène) être appliqué dès le lendemain de la chirurgie. Une assistante est à votre disposition pour plus de renseignements.

 

Les œdèmes.

 

Ils sont la conséquence normale de tout acte de chirurgie et se caractérisent par un « enflement ».

L’importance de l’œdème est variable et dépend d’un grand nombre de facteurs personnels mais également chirurgicaux (durée de l’intervention, importance du décollement). Là aussi, une préparation homéopathique est susceptible d’en diminuer l’importance.

De même, le drainage lymphatique post opératoire accélère grandement leur résorption. Attention, ces massages doivent être doux et répétés fréquemment, mon assistante est à votre disposition pour vous apprendre les manœuvres.

Sans traitement, ces œdèmes peuvent durer plusieurs mois, notamment dans les liposuccions des membres inférieurs où un œdème résiduel aux chevilles est particulièrement lent à se résorber.

La gestion de la chirurgie dans le temps

Quoi qu’il arrive, ne vous inquiétez pas : l’évolution et le temps améliorent souvent des problèmes paraissant insurmontables au début.

Si un défaut persiste ou si quelque chose vous déplait, sachez qu’il existera toujours un moyen pour l’améliorer, votre chirurgien étant là pour ça.

Les complications sont toujours des imprévus, votre chirurgien les aime encore moins

que vous, car elles l’empêchent de dormir !

Un des embêtements le plus fréquemment retrouvé est l’asymétrie. Dans 99% des cas, cette asymétrie existait avant l’intervention, mais l’œil attiré par le défaut qui vous a fait consulter, n’a pas relevé cette asymétrie qui échappe également parfois au chirurgien malgré son expérience. Il faut savoir que la symétrie parfaite n’existe pas et nous savons tous par exemple, qu’une jambe est plus longue que l’autre et que le profil droit du visage n’est pas le même que le profil gauche

Là aussi votre chirurgien ne peut faire que ce que l’anatomie lui permet de réaliser, ainsi au niveau de la poitrine, il existe certes des asymétries de volume, mais encore plus fréquemment des asymétries de situation du sein sur le thorax et surtout des asymétries entre les 2 côtés du thorax.

Rappelez-vous que la perfection n’est pas de ce monde !

Les conseils pratiques

L’habillement

 

Quel que soit le type de chirurgie, évitez les habits à enfiler sur la zone opératoire : Tee-shirt, pull pour la chirurgie de la face et du tronc ; Pantalon collant pour la chirurgie abdominale et des membres inférieurs.

 

Le maquillage

 

Avant l’intervention, tout maquillage doit être enlevé, même si cette intervention est programmée sous anesthésie locale et en ambulatoire : en effet les maquillages sont allergisants et susceptibles de tatouer la cicatrice.

Pour les interventions sous anesthésie générale ou locorégionale, le vernis à ongles aux mains et aux pieds doit être enlevé pour des raisons de sécurité anesthésique.

 

Les traitements contraceptifs, (œstrogènes ou oestroprogestatifs)

 

Ils sont susceptibles de potentialiser les risques de phlébites, aussi demandez conseil à votre médecin de famille ou à votre gynécologue.

Dans le même ordre d’idée, les dispositifs intra-utérins (stérilet) sont moins efficaces sous traitement anti-inflammatoire que votre chirurgien ne manquera pas de vous prescrire en postopératoire.

 

Arrêt de l’activité

 

Cet arrêt est variable :

Selon le type de chirurgie, visible (lifting, nez) ou non (seins, lipo) de l’extérieur,

Selon la rapidité de disparition des hématomes et des œdèmes,

Selon la capacité à vous exposer aux yeux des autres. Pour une chirurgie de visage comme un lifting, une rhinoplastie, une chirurgie des paupières ou des oreilles, pensez à changer de style de coiffure ou éventuellement la couleur de vos cheveux, la monture de lunette… Ces changements attireront l’attention sur autre chose que votre chirurgie.

Profitez d’une période de vacances pour vous faire opérer, votre bonne mine de la rentrée trouvera une explication logique. Quoi qu’il en soit, un repos d’une semaine est toujours préférable après une intervention chirurgicale, car :

La plupart des bleus et œdèmes auront beaucoup régressés,

La fatigue de l’intervention se sera qu’un mauvais souvenir,

Les douleurs résiduelles auront quasiment disparues.

 

Petits trucs.

 

Si vous ne voulez vraiment pas que l’on sache que vous avez été opéré(e) et qu’il reste un œdème résiduel, invoquez une extraction dentaire, un problème oculaire, une allergie pour la chirurgie de la face, un streeping de varices, une cure de hernie ou un problème gynécologique pour la chirurgie du corps qui, de toute façon, sera plus facile à camoufler.

Aucun chirurgien ne pourra vous garantir une intervention sans complication, tout acte de la vie comporte des avatars. Vous diminuez néanmoins ces risques en faisant appel à un Chirurgien Plasticien
Pour plus de renseignement il vous est toujours possible de me revoir